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Une mosaïque à Lod, Israël
Une des plus belles mosaïques de l’antiquité tardive trouvée en Israël en 1996 à Lod (une des plus anciennes villes d’Israël), va rejoindre le centre d’archéologie en cours de construction sur le site de sa découverte, grâce à la fondation Léon Levy et Shelby White.
Image ci-contre : un archéologue prépare la mosaïque pour la « décoller » et la transférer pour une exposition. © Autorité des antiquités israéliennes, Niki Davidov, Assaf Peretz.
Remarquablement conservée et de très belle facture, cette mosaïque, composée de tesselles de marbre et calcaire ou de pâte de verre colorée, ornait le sol d’une maison romaine de l’époque byzantine (datation vers 300 après J.-C.). De 17 m de long sur 9 m de large elle décorait selon toute vraisemblance la pièce qui servait aux réceptions, repas et divertissements. Les murs de brique et de terre de la vaste demeure dont on a retrouvé les vestiges, couverts de fresques, se sont effondrés, préservant la mosaïque. Les fouilles ont aussi mis à jour des poteries et des pièces de monnaie du IIIe et IVe siècles.
La description
La mosaïque centrale est formée d’un carré bordé de motifs géométriques, puis subdivisé en carrés et triangles plus petits représentant poisson, oiseaux et animaux très divers. Le décor central, inclus dans un octogone, met en scène des animaux sauvages (lion, lionne, éléphant, girafe, rhinocéros, tigre et buffle) sur un fond de deux montagnes. Le monde animal représenté est extrêmement riche et précis et ces animaux étaient connus des Romains qui les utilisaient lors des jeux du cirque.
image ci-contre : une vue générale de la célèbre mosaïque de Lod découverte en 1996. © Autorité des antiquités israéliennes, Niki Davidov, Assaf Peretz.
De part et d’autre de la mosaïque centrale se trouvent deux autres panneaux rectangulaires plus petits. Celui du nord illustre le même thème animal alors que celui du sud est dédié à une scène marine. On y remarque deux navires marchands qui naviguent au milieu de poissons, dauphins et coquillages, l’un ayant hissé ses voiles et l’autre non.
La particularité de cette mosaïque, contrairement à d’autres de cette même période, est qu’elle ne comporte aucune représentation humaine, aucun symbole de divinité grecque ou romaine.
Qui étaient les occupants ?
À cause de la particularité de cette mosaïque, les spécialistes ne peuvent déterminer si le propriétaire était païen, juif ou chrétien. Mais les activités humaines représentées sur le panneau sud et la taille de l’habitation, laissent à penser qu’il s’agissait d’un riche marchand impliqué dans le commerce maritime en Méditerranée.
Lod, située à environ 15 km de Tel Aviv, est l’ancienne Lydda, détruite par les Romains en 66 après J.-C., lors de la Première guerre juive. Refondée par Hadrien, elle devient colonie romaine sous Septime Sévère en 200 après J.-C. ; elle est devenue une ville chrétienne de l’Empire byzantin avant d’être conquise par les Arabes (vers 636 ?).
Image ci-contre : une vue détaillée de la mosaïque. © Autorité des antiquités israéliennes, Niki Davidov, Assaf Peretz.
Une nouvelle découverte
En 2015, les archéologues ont découvert une autre mosaïque, qui sera également exposée dans le nouveau musée. Le Dr Amir Gorzalczany, archéologue de l’IAA, directeur de cette phase de fouilles, a déclaré que la dernière découverte fournissait davantage de preuves du style de vie luxueux qui prévalait à l’époque romaine :
« Les fouilles sur le site ont mis à jour une villa comprenant un grand triclinium de salle de réception pavé de mosaïques luxueuses et une cour intérieure à colonnes, également avec des mosaïques, et un système d’approvisionnement en eau, nous avons trouvé des preuves du luxe méditerranéen qui caractérisaient l’empire romain, y compris des attributs tels que les peintures murales de fresques »
La mosaïque a été découverte sous deux mètres de terre lors de fouilles conservatoires, détail (partie basse) à l’occasion de la construction d’une autoroute entre Jérusalem et Tel Aviv. Elle décorait le sol d’une demeure de la ville antique romaine de Lydda, sans doute dans une salle de réception.. © Israel Antiquities Authorithy/Nicky Davidov.