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Bible, Histoire, Archéologie

Bible,
Histoire,
Archéologie

Introduction

À la dixième plaie, Pharaon capitule et laisse enfin partir le peuple hébreu. Selon la Bible, après la traversée « à sec » de la mer des Roseaux qui se referme sur l’armée égyptienne lancée à sa poursuite, Moïse conduit les douze tribus dans le désert, sous les ordres de l’Éternel.

Les pyramides de Guizeh
Elles datent de 2 550 à 2 490 avant J.-C. Elles ont été construites pour les trois anciens pharaons : Khéops, Khephren et Mykérinos comme de gigantesques tombes et ont été les plus hautes structures humaines debout pendant des milliers d’années. Celle de Khéops (au centre de la photo) est la seule des sept merveilles du monde antique à subsister. En leur temps, Abraham, lors de son passage en Égypte, et les Hébreux, lors de leur séjour, ont contemplé ces monumentales constructions. © givaga 1810839265.
Les livres du Pentateuque donnent des indications permettant de cerner l’itinéraire suivi par les Israélites dans le désert. Cependant, le recoupement entre les différentes informations données semble ne pas concorder et l’identification exacte des localités mentionnées est toujours vivement discutée. À ce jour, seules deux localités des étapes dans le désert sont formellement et unanimement identifiées : celles de Kadès Barnéa et Etsjon Guéber. © Théo Truschel/archeobiblion.fr

Har Karkom

Fouillant le mont Har Karkom dans le désert du Néguev depuis 1980, le préhistorien Emmanuelle  Anati a mis au jour 1 200 sites qui révèlent une activité cultuelle depuis le paléolithique.

Image ci-contre : plan détaillé du site Har Karkom selon la version de Emmanuel Anati.
Image © Théo Truschel/archeobiblion.fr

Prenant au sérieux les indications géographiques de l’Exode, son équipe a effectué de nombreux relevés topographiques et croit avoir trouvé le mont Sinaï.

Le principal problème soulevé est la datation avancée par Emmanuel Anati. Il situe l’épisode de l’Exode au-delà du IIe millénaire avant notre ère alors que l’ensemble des spécialistes le situe entre le XVe et le XIIIe siècle avant notre ère.

Les « éclaireurs » hébreux en Canaan

Deux versions doivent être distinguées dans le récit biblique. La première implique qu’ils n’explorèrent que la région d’Hébron (Nombres 13,1-21 ; Deutéronome 1,24-25). La seconde laisse penser à une traversée de tout le pays de Canaan, depuis le désert de Tsin jusqu’à Réhob en direction de Hamath.

Les avis divergent sur l’itinéraire pris par le peuple hébreu. Seuls deux lieux sont clairement et formellement identifiés à ce jour : Qadesh (Kadès Barnéa) et Etsjon Guéber. L’identité des autres étapes est hypothétique, dans la mesure où les noms ont changé au cours de l’histoire et où aucune trace archéologique n’a été exhumée à ce jour. L’itinéraire le plus vraisemblable et aussi le plus conforme au récit biblique semble le chemin du sud vers le désert de Schur, non seulement pour éviter la route du littoral méditerranéen qui est la voie principale reliant l’Égypte au Levant et sur ses postes militaires, mais surtout à cause de la nécessité pour le peuple d’Israël d’être enseigné à « l’École de Dieu », dans le désert.

Image ci-contre : une vue générale du Sinaï, au coucher du soleil, vu du sommet du mont Horeb. © DR.

Dans le Sinaï, l’Éternel révèle au fur et à mesure à Moïse ce qu’il doit enseigner au peuple. Selon les Écritures, si le peuple entend parfois la voix de l’Éternel, seul Moïse est admis en sa présence. C’est ainsi qu’il reçoit les Dix Commandements (les « Dix Paroles ») sur deux Tables de pierre et toutes les lois qui doivent régir la vie sociale, économique et religieuse des Hébreux.
Après un jeûne de quarante jours sur le mont Horeb où les deux Tables de pierre sont gravées par « le doigt de l’Éternel » et remises à Moïse, ce dernier découvre lors de son retour que le peuple s’est détourné pour s’adonner au culte du veau d’or. Le prophète, indigné, brise les Tables de pierre, ordonne le châtiment de ceux qui s’obstinent au culte idolâtre et remonte sur la montagne où, après un deuxième jeûne de quarante jours, il redescend avec deux nouvelles Tables. Le nom de Moïse restera pour toujours, dans l’Histoire, associé aux lois promulguées au Sinaï.

Le désert de Tsin
Ce désert représente, avec le désert de Paran, l’un des paysages importants de l’Ancien Testament. Il a été la frontière sud du pays de Canaan, promis aux Hébreux (Nombres 34,3-4). Kadès Barnéa, l’une des rares étapes clairement identifiées des pérégrinations du peuple hébreu dans le Sinaï, se trouve à l’est de ce désert aux reliefs saisissants. C’est aussi à partir de ce désert que les douze éclaireurs partirent sur ordre de Moïse pour explorer le pays où coulent le lait et le miel, […] jusqu’à Rehob près de Lebo-Hamath (Nombres 13,21). © Doron Nissim.

La promulgation de la Loi dans le Sinaï

Les dix commandements
Selon Deutéronome 5,6-18.

Moïse rédige sous la dictée de l’Éternel tout un ensemble de lois religieuses, sociales et alimentaires qui vont régir la vie du peuple hébreu. Deux Tables de pierre gravées par « le doigt de Dieu » sont remises à Moïse : les Dix Commandements (littéralement les Dix Paroles).

Voici le texte :
La première table, elle concerne les devoirs dans la relation de l’homme à Dieu.

1er commandement
6 Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu ; c’est moi qui t’ai fait sortir de l’Égypte, de la maison des esclaves.

2e commandement
7 Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.
8 Tu ne te feras pas de statue, aucune forme de ce qui est dans le ciel, en haut, de ce qui est sur la terre.
9 Tu ne te prosterneras pas devant ces choses-là et tu ne les serviras pas ; car moi, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, je suis un Dieu à la passion jalouse, qui fais rendre des comptes aux fils pour la faute des pères, jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent.
10 mais qui agis avec fidélité jusqu’à la millième génération envers ceux qui m’aiment et qui observent mes commandements.

Image ci-contre : Une célébration de la fête de Sukkot avec un défilé d’un Seder Torah (Le Pentateuque) devant le Kotel à Jérusalem. © DR.

3e commandement
11 Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur (YHWH), ton Dieu, pour tromper : le Seigneur ne tiendra pas pour innocent celui qui invoquera son nom pour tromper.

4e commandement
12 Observe le sabbat, pour en faire un jour sacré, comme le Seigneur, ton Dieu, te l’a ordonné.
13 Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage.
14 Mais le septième jour, c’est un sabbat pour le Seigneur, ton Dieu : tu n’effectueras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’immigré qui est dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante puissent se reposer comme toi.
15 Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte et que le Seigneur, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main forte, d’un bras étendu : c’est pourquoi le Seigneur, ton Dieu, t’a ordonné de célébrer le jour du sabbat.

5e commandement
16 Honore ton père et ta mère, comme le Seigneur, ton Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne.

La deuxième table concerne les devoirs des humains envers leurs semblables.

6e commandement
17 Tu ne commettras pas d’assassinat.

7e commandement
18 Tu ne commettras pas d’adultère.

8e commandement
19 Tu ne commettras pas de vol.

9e commandement
20 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

10e commandement
21 Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain ; tu ne désireras pas la maison de ton prochain, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.

Pour en savoir plus

Théo TRUSCHEL, La Bible et l’archéologie. Les Beaux Livres.
Éditions Louis Faton, 2010.
Cet ouvrage abondamment illustré présente le récit biblique depuis Abraham jusqu’à l’apôtre Jean et son Apocalypse.
Son originalité provient de la mise en parallèle de la tradition biblique avec les personnages historiques, de la Première Alliance comme de la Nouvelle Alliance, situés dans ce que nous connaissons aujourd’hui de cette civilisation et de celles des pays environnants. Les questions qui se posent sur l’écriture et la transmission des documents sont traitées dès le premier chapitre.
De nombreux hors-textes richement illustrés présentent les découvertes archéologiques en Israël, en Égypte, en Irak, en Iran, et leurs interprétations parfois controversées. Ils abordent l’étude spécifique des sites (Samarie, mont Ébal, Tanis, île Éléphantine), de certaines stèles (Mésha, Tell Dan, Merenptah) et de divers objets exhumés (grenade d’ivoire).
La période étudiée couvre environ vingt siècles, depuis les patriarches et l’Alliance mosaïque du peuple hébreu jusqu’aux débuts du christianisme.