Bible, Histoire, Archéologie
Bible,
Histoire,
Archéologie
L’archéologie
et la Bible
Définition de l’archéologie
L’archéologie est une science historique dont l’objet d’étude est l’ensemble des traces matérielles laissées par les hommes (objets, bâtiments, infrastructures, etc.).
Pour ce travail, l’archéologue dispose d’une panoplie d’outils que sont les travaux de terrain (fouilles et prospections), les travaux scientifiques (carbone 14, dendrochronologie, thermoluminescence, etc.) et, le cas échéant, la consultation des textes contemporains des traces matérielles étudiées. Au moyen de ces outils, l’archéologue analyse le matériel produit par les hommes afin de déterminer les relations que ces derniers ont entretenues avec leur milieu.
Image ci-contre : des étudiants en archéologie déterrent un squelette lors des travaux d’excavation du cimetière philistin au Parc national Ashkelon. © REUTERS /Amir Cohen.
L’archéologie sert donc à reconstituer la vie et l’histoire d’hommes du passé en s’aidant des traces qu’ils nous ont laissées (ruines, ossements, outils, peintures, poteries, armes, pièces de monnaie, bijoux, vêtements, etc.).
Ci-dessous : quelques images sous-marines de la ville submergée de Baiae dont les premières fouilles archéologiques datent de 1923 par Amedeo Maiuri. © Antonio Busiello Photographie.
→ http://www.antoniobusiello.com/
Les pionniers de l’archéologique dite « biblique »
Cette «discipline» archéologique est l’étude des peuples et des événements dont parlent les Écritures. L’archéologue met au jour et étudie des pierres, des murs ou des édifices en ruines, ainsi que des villes détruites ; il découvre des poteries, des tablettes d’argile, des inscriptions, des tombes et d’autres restes anciens, des objets fabriqués par l’homme, dont il tire certaines informations. Ces études permettent de mieux connaître le contexte dans lequel la Bible a été écrite.
Image ci-contre : un aperçu de fouilles par deux archéologues. © Les métiers de l’archéologie/Musée d’archéologie et l’Histoire de Visé/Cécile Lensen.
L’archéologie a permis d’enrichir dans ce domaine notre connaissance de tous les pays bibliques, c’est-à-dire le Levant, l’Égypte, l’Assyrie, la Babylonie, la Perse, l’Asie Mineure, la Grèce et l’Italie (Rome).
Le site de Qumrân, à proximité de la mer Morte, dans le désert de Judée. Ce sont dans ces grottes que furent mis au jour de précieux manuscrits :
les Manuscrits de la mer Morte, exposés aujourd’hui au Musée d’Israël, Jérusalem. Bien des scientifiques estiment que cette découverte est l’une des plus importantes du XXe siècle. © Alefbet.
Les bases de l’archéologie biblique
Les bases de l’archéologie axée sur l’étude des vestiges historiques des pays de la Bible apparaissent avec la parution d’un premier livre, Biblische Archäologie (1802) de Johann Jahn et ensuite surtout avec la publication d’un ouvrage des voyages en Palestine d’Edward Robinson (1794-1863), professeur de littérature biblique. Ce dernier ouvrage, Biblical Researches in Palestine, Mount Sinai, and Arabia Petraea (1841), a un retentissement considérable. Edward Robinson tente de démontrer que des recherches effectuées sur les terrains de la Terre sainte peuvent confirmer l’exactitude des sources bibliques.
Image ci-contre : une poterie (détail), vieille de 3 800 ans, découverte à Yehud, dans le centre d’Israël. © AAI.
Le point culminant des premières fouilles est probablement le travail effectué par Charles Warren entre 1867 et 1870 autour du Mont du Temple à Jérusalem, où il étudie les fondements du Temple d’Hérode et explore le tunnel d’Ézéchias, avec sa plaque de commémoration, comportant la célèbre inscription en paléo-hébreu, aujourd’hui exposée au musée d’Istanbul.
Par la suite, cette discipline va se développer grâce à des organismes tels que la Palestine Exploration Fund (1865), la Deutscher Palästina-Verein (1877), l’École biblique (1890), devenue École biblique et archéologique française de Jérusalem, l’American School of Oriental Research (1900), aujourd’hui l’Albright Institute of Archaeological Research, la British School of Archaeology (1919) ou encore ceux dépendant de certaines grandes universités américaines (Chicago, Pennsylvanie) et de l’Université hébraïque de Jérusalem. Les travaux ont tout d’abord favorisé l’élaboration d’une cartographie de la région et l’identification des sites bibliques.
Beersheba est un important site archéologique.
Ville de la tribu de Siméon située dans le sud du Levant (Néguev), à la limite du territoire israélite qui, à l’époque de David et de Salomon, s’étendait « de Dan à Bersabée » (Juges 20, 1). La ville de Bersabée (Beersheba), dont le nom signifie probablement « puits du serment », était célèbre à cause de son sanctuaire rattaché par les traditions bibliques aux patriarches Abraham, Isaac et Israël-Jacob, puis aux fils de Samuel. © Doron Nissim.
Les nouvelles méthodes
Les fouilles systématiques de certains de ces sites ne débutent que dans les années 1890, lorsque sir William Petrie met au point ce qui va devenir une nouvelle méthode d’analyse archéologique comprenant la typologie céramique et la stratigraphie. La fouille s’effectue par strates, une couche sédimentaire à la fois, qui permet de préciser l’origine des vestiges recueillis dans la stratigraphie du site.
Dans les années 1930 sous l’impulsion du professeur William F. Albright, cette discipline est appliquée par plusieurs explorateurs, dont Yigaël Yadin (dans les années 1950), qui parcourent le Levant à la recherche des différents lieux mentionnés dans les Écritures.
Image ci-contre : les archéologues trouvent, sur l’Ophel à Jérusalem, un médaillon d’or datant d’il y a 1.400 ans. © Ouria Tadmor/Eilat Mazar.
Au début du XXe siècle, les fouilles se concentrent sur les principaux sites comme Jérusalem, Guézer, Megiddo, Jéricho, Samarie et encore aujourd’hui en Irak sur les ruines de Babylone, avec l’archéologue allemand Koldewey.
Après la Seconde Guerre mondiale, la discipline se développe encore grâce à Kathleen M. Kenyon ; sa méthode mise en œuvre sur les sites de Jéricho et de Jérusalem consiste à creuser par carrés (de 5 m de côté) séparés par des murs de terre (les bermes).
Dès la fin des années 1950 et au cours de la décennie suivante, un groupe d’archéologues américains, dont G. Ernest Wright et David Noel Freedman, en collaboration avec les chercheurs israéliens Yigaël Yadin, Benjamin Maazar et Nah-man Avigad, mettent en pratique ces nouvelles méthodes sur des sites vierges ou déjà explorés : Hatsor (aujourd’hui Tell el-Qidah), Ashdod, Guézer et Jérusalem.
Pendant les années 1970, l’archéologie bénéficie de l’apport des sciences naturelles, sociales et environnementales. Des informaticiens, géologues, anthropologues, climatologues, ethnologues, zoologues, etc., s’associent aux archéologues pour recueillir les données et les interpréter. Enfin, à partir des années 1970, après de nombreuses controverses quant aux attributions et aux datations, l’archéologie dite «biblique» cède la place à l’archéologie tout court.
Ci-dessus : le plateau de Gizeh, situé à 18 km du Caire, avec ses trois célèbres pyramides : Khéops, considérée dans l’Antiquité comme la Septième Merveille du monde, Képhren et Mykérinos. Au premier plan, on aperçoit le sphinx de Gizeh. Des fouilles archéologiques se poursuivent toujours, en particulier, dans la pyramide de Khéops. © givaga 1810839265.
L’archéomagnétisme est une branche du paléomagnétisme qui se concentre sur l’étude des empreintes du champ magnétique terrestre enregistrées dans les matériaux archéologiques. Domaine public.
La dendrochronologie est une méthode scientifique permettant en particulier d’obtenir des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de croissance (ou cernes) des arbres. Domaine public.
La numismatique a pour objet l’étude des monnaies et médailles. Considérée comme une science auxiliaire de l’histoire, elle est particulièrement utile dans les recherches en histoire antique (notamment romaine ou grecque). Elle sert aussi en archéologie, en particulier comme critère de datation. Domaine public
La mosaïque est un art décoratif dans lequel on utilise des fragments de pierre (marbre, granito), de pierres colorées, d’émail, de verre, ou encore de céramique, assemblés à l’aide de mastic ou d’enduit, pour former des motifs ou des figures. Quel que soit le matériau utilisé, ces fragments sont appelés des tesselles. Domaine public.
Pour en savoir plus
TRUSCHEL Théo, La Bible et l’archéologie.
Collection Histoire et Archéologie, Les Beaux Livres.
Éditions Louis Faton, 2010.
Cet ouvrage abondamment illustré présente le récit biblique depuis Abraham jusqu’à l’apôtre Jean et son Apocalypse.
Son originalité provient de la mise en parallèle de la tradition biblique avec les personnages historiques, de la Première Alliance comme de la Nouvelle Alliance, situés dans ce que nous connaissons aujourd’hui de cette civilisation et de celles des pays environnants. Les questions qui se posent sur l’écriture et la transmission des documents sont traitées dès le premier chapitre.
De nombreux hors-textes richement illustrés présentent les découvertes archéologiques en Israël, en Égypte, en Irak, en Iran, et leurs interprétations parfois controversées. Ils abordent l’étude spécifique des sites (Samarie, mont Ébal, Tanis, île Éléphantine), de certaines stèles (Mésha, Tell Dan, Merenptah) et de divers objets exhumés (grenade d’ivoire).
La période étudiée couvre environ vingt siècles, depuis les patriarches et l’Alliance mosaïque du peuple hébreu jusqu’aux débuts du christianisme.