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La Grande synagogue de Paris
La Synagogue de la Victoire
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Vidéo de l’émission « À l’origine » proposée par Steve Suissa, sur France 2. Avec la participation de Steve Suissa, réalisateur, de Jacques Canet, Président de la Synagogue de la Victoire, de Moshe Sebbag, rabbin de la Synagogue de la Victoire et de Claude Natal, historien. © France 2.
La Grande synagogue de Paris, généralement appelée Synagogue de la Victoire ou Grande synagogue de la Victoire selon l’usage qui est de nommer les synagogues par le nom de la rue où elles sont localisées, est située au no 44 rue de la Victoire, dans le 9e arrondissement de Paris.
Historique
Pendant la Restauration, et surtout sous le Second Empire, la communauté juive parisienne a plus que doublé passant de 12 000 à 25 000 membres.
Il fut donc décidé de construire une nouvelle synagogue par souscription. Le principal souscripteur fut Gustave de Rothschild. Et le terrain fut offert par la ville de Paris. À cet emplacement se trouvait dans les années 1830 le siège de l’ambassade des États-Unis en France.
L’architecte de la grande synagogue de Paris est Alfred-Philibert Aldrophe (1834-1895), qui a également construit la synagogue de Versailles et celle d’Enghien-les-Bains. Conçue dans un style néo-byzantin, elle est commencée en 1867, inaugurée en 1874 et ouverte au culte public en 1875.
Image ci-contre : la façade de la Grande synagogue de la Victoire. Domaine public.
En 1891, Theodor Herzl arrive à Paris en tant que journaliste du journal viennois Neue Freie Presse. Il y vivra plusieurs années et sera témoin des événements liés à l’affaire Dreyfus. Durant ces années, il se rendra plusieurs fois à la Grande Synagogue de Paris. En 1894, il écrira dans son journal : « L’idée s’est renforcée en moi que je devais faire quelque chose pour les Juifs. J’ai été pour la première fois au Sanctuaire de prière de la Rue de la Victoire, et la prière m’a paru de nouveau festive et émouvante. Beaucoup de choses m’ont rappelé mon enfance et le sanctuaire de Dohány utca à Budapest ».
En octobre 1896, à l’occasion de la visite en France du tsar russe Nicolas II, une cérémonie a lieu dans la synagogue de la rue de la Victoire, à laquelle assiste le Consistoire au complet ainsi que de nombreux Russes. Le grand-rabbin de France Zadoc Kahn y prononce un discours en l’honneur du souverain.
Après la guerre, la synagogue entame une rénovation qui n’est achevée qu’en 1967.
Cette synagogue, propriété de la ville de Paris, fait l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques depuis le 11 décembre 1987.
Architecture
L’inscription en hébreu sur le grand pignon semi-circulaire est le verset : « Ce n’est autre que la maison de Dieu, c’est la porte du ciel » (Genèse 28,17), la même que sur la synagogue de Reims et celle de Bar-le-Duc. À l’intérieur, on peut lire sur le même pignon le verset du Lévitique « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » en français.
Le décor intérieur montre des inscriptions religieuses au-dessus des portes. À la voûte du chœur se lisent en français les noms des prophètes. Le nom de David est inscrit dans le cul de four. Au-dessus de l’arche sainte est gravée la phrase « ה׳ ניסי » (« L’Éternel est ma bannière » Exode 17,15).
Image ci-contre : le fronton de la Grande synagogue de la Victoire. Domaine public.
Il comporte également une série de douze vitraux symbolisant les tribus d’Israël identiques à ceux de la synagogue de Dijon.
Le chœur est séparé de l’assemblée par une balustrade et la bimah (tribune de l’officiant) surélevée de cinq marches.
Intérieur de l’Arche sainte de la synagogue de la Victoire. © Olevy.