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Un solidus à l’effigie de l’empereur byzantin Théodose II
Une rare pièce d’or de l’époque byzantine, vieille de 1600 ans, à l’effigie de l’empereur byzantin Théodose II, a été mise au jour au mois de février 2019.
La découverte
Cette pièce d’or, extrêmement rare de l’empereur byzantin, a été découverte fortuitement par quatre jeunes élèves du lycée Haemeq Hamaaravi, le long de la rivière Zippori en Basse Galilée. «C’est la première fois qu’une telle pièce est mise au jour en Israël», selon un communiqué de presse émis par l’Autorité israélienne des antiquités (IAA).
Selon Gabriela Bijovsky, spécialiste en numismatique à l’IAA, «cette pièce d’or est un solidus, emblème de l’Empire byzantin, pièce en or d’un poids environ de 4,5 grammes, frappé sous le règne de l’empereur Théodose II à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) aux environs des années 420-430 de l’ère commune. Des pièces similaires avaient déjà été trouvées mais c’est la première de ce type découverte en Israël».
Le solidus avait été créé par Constantin Ier pour financer son armée et ses guerres civiles. Il remplace officieusement l’aureus frappé par l’empereur Dioclétien correspondant à 1/60e de la livre romaine, soit 5,4g, et devient la nouvelle unité de compte de l’Empire au détriment du denarius d’argent.
L’image à gauche : buste de l’empereur d’Orient Théodose II (408-450). © Serge Ottaviani.
Image du haut : l’avers, une pièce rare de l’époque byzantine, vieille de 1600 ans, à l’effigie de l’empereur byzantin Théodose II. © Nir Distelfeld/IAA.
Image du bas: le revers, l’image de la déesse de la Victoire tenant le bâton de la croix. © Nir Distelfeld/IAA.
L’empereur Théodose II
L’empereur Théodose II (401-450) a commencé à régner à l’âge de sept ans à Byzance, partie orientale de l’Empire romain dont la capitale était Constantinople. Son nom est mentionné dans le Code de Théodose ou Codex Theodosianus (en latin) qui contenait toutes les décisions impériales romaines que Théodose II avait promulguées ainsi que celles antérieures à son règne.
Théodose II était un partisan de la religion chrétienne orthodoxe d’Orient qui promut le christianisme et banni le paganisme. Il en avait fait la religion officielle de l’Empire. Les droits des Juifs avaient alors été circonscrits ; ils étaient interdits de service civil et militaire – à l’exception de la profession de collecteur d’impôts – et la construction de synagogues avait été prohibée.
La cathédrale Sainte Sophie est une grande basilique chrétienne de Constantinople construite dans un premier temps au IV siècle, puis reconstruite bien plus grande au VI siècle, sous l’empereur byzantin Justinien, où elle acquit sa forme actuelle.
Le 10 juillet 2020, un décret du Conseil d’État turc décide de sa réouverture au culte musulman comme mosquée. © Alvaro German Vilela.
Le code de Théodose II
Le Sénat de Rome prit officiellement connaissance de l’ouvrage le 25 décembre 438 et entra en vigueur le 1 janvier 439.
Premier recueil officiel de ce genre, réalisé sur ordre de l’empereur d’Orient qui prescrivit de rassembler dans un ouvrage les «constitutions» générales émises depuis le règne de Constantin Ier (le terme de «constitution» est ici synonyme plutôt de loi, même si les différents textes contenus dans l’ouvrage ne sont pas non des lois au sens législatif du terme, mais plutôt un ensemble de règlements et de décisions impériales.
Image ci-contre : un solidus à l’effigie de Constantin Ier, avers et revers. 327, Thessalonique. © Classical Numismatic Group, Inc.
Le Code détournait les impôts versé au chef du Sanhédrin, ce qui entraîna l’abolition finale du conseil légal juif. C’est Gamliel VI (400–425) qui avait été le dernier détenteur de l’office de «Nassi», chef du Conseil du Sanhédrin.
Yair Amitzur, archéologue en chef de l’IAA explique : «L’empereur Théodose II avait aboli le poste de «Nassi», et avait décrété que les contributions financières des Juifs au Sanhédrin devait être dorénavant transférées à la trésorerie impériale».